Etrange destin que celui de Krzyzanowski, né à Kiev, polonais
d'origine, russe de vocation, qui fit de Moscou sa table d'écriture,
auteur de plus de trois mille pages de récits, notes et essais jamais
publiés de son vivant, et qui fut découvert, cinquante ans après sa
mort, par un autre poète, essayiste et grand arpenteur de Moscou lui
aussi, Vladimir Perelmuter. "A aucune époque, en aucune circonstance,
écrit celui-ci, une telle exigence ne trouverait à vivre en accord avec
son temps. Mais dans ce XXème siècle qui lui échut, Krzyzanowski se
révéla presque idéalement inaudible". Ce "génie négligé" -ainsi fut-il
salué par les rares qui le reconnurent - confronté à son siècle fit de
l' écriture, des mots, des lettres, ses personnages privilégiés. C'est
avec eux qu'il mena sans relache une réflexion exemplaire sur le langage
et la création. "Un mot est dans le bruit comme un homme dans une
ville", écrivait-il. "Le marque page" est le titre de la toute première nouvelle à avoir été publiée à Moscou, il y a dix ans à peine.
- Lecture par M. Piquart, A. Wilms, E. Herson Macarel, J.F. Priester extraites de "Les Itanisiens", "Estampillé Moscou", "Le marque
page", "La métaphysique articulaire", "La superficine", "La houille
jaune", "Le souvenir du futur", "La voie secondaire" de Sigismund
Krzyzanowski et de "Souvenirs" d'Anna Bovcec.
- Entretien avec Vadim
Perelmuter qui donne quelques éléments de la biographie de Sigismund
Krzyzanowski et qui commente son oeuvre.